L’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflits (ALIPH), créée à l’initiative de la France et des Emirats arabes unis, a annoncé mercredi avoir retenu quatorze nouveaux projets, dont plusieurs en Irak, particulièrement à Mossoul.
Cinq mois après le lancement de son premier appel à projets, un montant total de 6,3 millions de dollars a été dégagé: il permettra de poursuivre le soutien à la réhabilitation du musée de Mossoul, très endommagé par le groupe Etat islamique (EI) en 2015. La phase d’évaluation des dommages, engagée en octobre 2018 par le Louvre, la Smithsonian Institution et le Conseil national irakien du patrimoine et des antiquités, et financée à hauteur de 500.000 USD (439.000 EUR) par ALIPH, sera achevée à l’automne. ALIPH soutient par ailleurs l’initiative «Mosaïque de Mossoul», qui vise à la restauration de six lieux de culte ou historiques de la vieille ville très endommagés entre 2014 et 2017.
La Fondation va également soutenir, pour près de 900.000 USD (790.000 EUR), la restauration et la numérisation du patrimoine écrit de l’Irak, notamment les manuscrits rares de la bibliothèque syro-chaldéenne du couvent de Notre-Dame-des-Semences et des deux principales bibliothèques de Mossoul. En Syrie, la Fondation financera la reconstruction virtuelle du temple de Baalshamin de Palmyre, entièrement détruit en août 2015, et s’engage dans la restauration du musée de Raqqa, ville où l’EI avait son quartier général. En Afghanistan, ALIPH va financer à hauteur de 2 millions USD (1,8 M EUR) la sauvegarde du Minaret de Djam. L’Alliance a lancé parallèlement un second appel à projets dans les zones en conflit ou en situation de post-conflit: les dossiers de candidatures peuvent être déposés jusqu’au 20 septembre.
L’ALIPH a vu le jour en mars 2017 et reçu des contributions de nombreux partenaires privés et publics dont l’Arabie Saoudite, le Koweit, le Luxembourg, le Maroc, la Chine et la Suisse. De 2019 à 2021, ce sont près de 30 millions de dollars (26,3 M EUR) qu’ALIPH consacrera à la protection du patrimoine, principalement au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie. L’organisation dispose principalement de deux dispositifs: l’appel à projets avec deux dates butoirs par an. Et une procédure d’urgence pour des projets inférieurs à 75.000 dollars (65.900 EUR).