Elle est Bahar, commandante du bataillon Les Filles du Soleil, au Kurdistan, qui veut libérer sa ville des mains des extrémistes, avec l’espoir de retrouver son fils. L’actrice iranienne Golshifteh Farahani est tout simplement incroyable dans ce rôle que lui a donné Eva Husson, l’une des trois femmes réalisatrices, sélectionnées en compétition officielle cette année à Cannes. Une performance qui lui assurerait le Prix d’interprétation féminine.
“Femmes ! Vie ! Liberté !” C’est le cri de guerre des Filles du soleil, ces combattantes kurdes, anciennes esclaves sexuelles, qui ont décidé de prendre les armes pour défendre leur pays. Mathilde (Emmanuelle Bercot), reporter de guerre française, va suivre ce bataillon de femmes extraordinaires, mené par Bahar, ancienne avocate qui a vu son mari se faire massacrer devant ses yeux et son fils se faire enlever. Vendue à plusieurs reprises comme esclave à plusieurs extrémistes, la jeune femmélabore un plan pour s’enfuir avec les autres femmes et enfants détenus. Cette scène est sublimement filmée, les derniers pas vers la liberté sont d’une force inexprimable.
La réalisatrice Eva Husson signe ici le portrait d’une héroïne survivante campée par une Golshifteh Farahani (Syngué Sabour, Eden, Paterson) au sommet de son art, qui maîtrise parfaitement l’ambivalence de son personnage, entre rage et sensibilité. Une femme exemplaire qui, malgré les horreurs qu’elle a subies, et que connaissent actuellement les femmes kurdes, a décidé de se battre pour son pays et la ville où elle était captive pour tenter de retouver son fils qui, selon ses informations, serait dressé pour être un enfant soldat.
Une performance à couper le souffle, inoubliable, qui risque fortement d’être récompensée du Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 2018. Réponse, le 19 mai prochain…